Anticiper ses besoins de financement sur une période de 18 mois est une démarche cruciale pour toute entreprise souhaitant assurer sa pérennité et réussir ses projets. En effet, dans un contexte économique mouvant, marqué par des évolutions réglementaires, des fluctuations des marchés et des enjeux de compétitivité, la capacité à prévoir avec précision les ressources financières nécessaires devient un levier stratégique. Que ce soit pour une création d’entreprise, un lancement de produit ou une phase d’expansion, une planification rigoureuse des besoins en capitaux permet d’optimiser les choix, d’éviter les défaillances de trésorerie et de séduire les partenaires financiers.
Cette anticipation demande une analyse détaillée des coûts, des flux de trésorerie prévisionnels mais aussi une connaissance fine des outils financiers adaptés pour bâtir des prévisions crédibles. Des banques telles que Banque Populaire, Crédit Agricole, Société Générale, Bnp Paribas, ou encore La Banque Postale, jouent un rôle majeur dans le financement des entreprises en apportant différents produits adaptés aux besoins variés. En complément, des acteurs spécialisés comme AXA ou Groupama offrent aussi des solutions de couverture et d’accompagnement financier. Pour les chefs d’entreprise, comprendre les mécanismes pour calculer, piloter et gérer ces besoins est donc indispensable.
Au fil des quelques sections qui suivent, nous verrons comment définir les dépenses incontournables de votre projet, calculer précisément le besoin en fonds de roulement, choisir et organiser ses sources de financement, modéliser une projection financière fiable, et enfin défendre son plan de financement auprès des banques et investisseurs. À travers des exemples concrets et des outils pratiques, vous aurez les clés pour maîtriser cette phase décisive de votre gestion financière et préparer votre croissance avec sérénité.
Définir précisément les besoins financiers pour les 18 prochains mois
Le point de départ d’une prévision efficace repose sur une identification détaillée des besoins financiers. Cette étape va bien au-delà d’une simple estimation, elle doit fournir une vision complète et opérationnelle des dépenses nécessaires au lancement ou au développement de votre projet. Sans une définition claire, vous risquez de sous-évaluer ou de surestimer vos besoins, ce qui peut entraver la réalisation ou fragiliser le projet.
Commencez par lister et quantifier les principaux postes de dépense :
- Coûts de développement : que ce soit pour un produit, un service ou une application, il faut chiffrer les salaires et charges du personnel dédié (exemple : développeurs, ingénieurs), ainsi que les outils technologiques nécessaires.
- Frais de design et interface utilisateur : création graphique, ergonomie, tests utilisateurs, indispensables pour garantir une expérience client optimale.
- Dépenses liées au marketing : campagnes publicitaires, création de contenu, promotion en ligne et hors ligne, relations publiques. Chaque canal peut faire l’objet d’un budget spécifique.
- Frais administratifs et juridiques : honoraires pour la création juridique, établissement des contrats, assurances, licences et licences de logiciels.
- Réserve de trésorerie : fonds dédiés à la gestion des imprévus et à assurer une continuité d’activité pendant les phases initiales.
Un exemple chiffré d’une entreprise fictive lançant une application mobile illustre la démarche : 3 développeurs à 5 000 € par mois pendant 6 mois (90 000 €), 20 000 € pour le design, 30 000 € de marketing, 10 000 € en frais juridiques et 50 000 € de réserve, soit un total de 200 000 € à lever. Cette méthode peut se décliner pour tout type de projet.
Il est également conseillé de recourir à des outils prévisionnels adaptables, disponibles dans plus de 250 modèles spécialisés qui permettent de calibrer ces coûts selon la spécificité du secteur et du projet. De nombreuses plateformes en ligne et logiciels, comme ceux proposés par des banques telles que le Crédit Mutuel ou LCL, offrent des modules intégrés permettant d’affiner cette étape essentielle.
Les points clefs pour une définition efficace :
- Faire un inventaire complet des besoins
- Obtenir des devis ou estimations précises
- Allouer une part prudente aux imprévus (souvent 10-15% du budget)
- Prévoir un budget pour les coûts récurrents (salaires, loyers, maintenance)
- Mettre à jour régulièrement les prévisions en fonction des retours terrain et évolutions du projet
Catégorie | Description | Montant estimé (€) |
---|---|---|
Salaires développement | 3 développeurs sur 6 mois | 90 000 |
Design & interface | Design graphique et UX | 20 000 |
Marketing | Campagnes publicitaires, promotions | 30 000 |
Frais juridiques & administratifs | Création, licences, assurances | 10 000 |
Réserve de trésorerie | Gestion des imprévus et phases initiales | 50 000 |
Total | 200 000 |

Calculer et anticiper le besoin en fonds de roulement pour mieux structurer votre trésorerie
Au-delà des coûts initiaux, le besoin en fonds de roulement (BFR) est un indicateur clé pour maintenir une trésorerie saine sur la durée. Il traduit le montant indispensable pour couvrir le delta entre les encaissements (paiements clients) et décaissements (paiements fournisseurs, charges). Une erreur fréquente est de négliger ce poste, ce qui peut entraîner des tensions financières même pour des projets par ailleurs rentables.
Le BFR s’évalue en prenant en compte :
- Stocks moyens : les biens ou matières premières immobilisées dans l’attente d’être vendues.
- Délais de paiement clients : durée moyenne avant encaissement.
- Délais de paiement fournisseurs : durée moyenne avant décaissement.
Ce calcul s’exprime par la formule suivante :
Besoin en fonds de roulement = Stocks + Créances clients – Dettes fournisseurs
Un BFR positif signifie que l’entreprise doit financer son cycle d’exploitation, un BFR négatif indique une capacité de financement interne temporaire. Il est conseillé de prévoir un BFR couvrant entre 3 et 6 mois des charges opérationnelles habituelles.
Voici une illustration simplifiée adaptée à un commerce : si les stocks moyens s’élèvent à 40 000 €, les créances client à 80 000 € (c’est-à-dire les factures non encore réglées) et les dettes fournisseurs à 60 000 €, le besoin en fonds de roulement est :
40 000 + 80 000 – 60 000 = 60 000 €
Intégrer cette donnée dans votre prévisionnel garantit une meilleure gestion des liquidités et évite que l’entreprise se retrouve en difficulté malgré une activité prometteuse.
Poste | Montant (€) |
---|---|
Stocks moyens | 40 000 |
Créances clients | 80 000 |
Dettes fournisseurs | 60 000 |
BFR total | 60 000 |
La supervision du BFR revient également à anticiper les actions correctives possibles :
- Réduire la durée de paiement client avec des incitations ou pénalités
- Négocier des délais plus longs avec les fournisseurs
- Optimiser la gestion des stocks pour éviter le surstockage
- Recourir à l’affacturage ou d’autres solutions de financement court terme auprès d’établissements comme la Caisse d’Épargne ou Société Générale
Votre plan de financement ne sera complet qu’en intégrant ce besoin en fonds de roulement, assurant ainsi une visibilité réelle sur la trésorerie disponible au cours des 18 prochains mois.
Évaluer les options de financement adaptées à vos besoins spécifiques
Une fois la somme totale à financer connue, il s’agit d’identifier les options les plus pertinentes : financement propre versus financement externe. Chaque modalité doit être appréhendée avec attention en fonction des coûts, durées, garanties exigées, et implications sur le contrôle de l’entreprise.
Les principales sources de financement se décomposent ainsi :
- Capitaux propres : apports en capital social, réserves, autofinancement généré par les bénéfices. Cette source ne crée pas de dette et renforce la solidité financière.
- Crédits bancaires : emprunts à moyen ou long terme proposés par des banques comme Bnp Paribas, Crédit Mutuel ou LCL, avec un coût d’intérêt et des échéances fixes.
- Subventions et aides : allègements fiscaux, prêts d’honneur, dispositifs régionaux ou européens.
- Financements alternatifs : crowdfunding, business angels, obligations convertibles.
Un plan bien équilibré combine souvent plusieurs de ces sources, afin de minimiser le coût global et maximiser la flexibilité financière. Par exemple, un entrepreneur pourrait utiliser 50 % de fonds propres, 40 % d’emprunts bancaires auprès du Crédit Agricole ou de Banque Populaire, et compléter par une campagne de crowdfunding ciblée.
Type de financement | Caractéristiques | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
Capitaux propres | Apports, réserves | Pas de remboursement, renforce la solidité | Dilution des parts pour les associés |
Crédit bancaire | Emprunts à taux fixe ou variable | Conservation du contrôle, taux potentiellement déductibles | Endettement accru, garanties exigées |
Subventions | Aides publiques ou privées | Souvent sans remboursement, soutient ciblé | Dépenses spécifiques à respecter, délais d’obtention |
Financement alternatif | Crowdfunding, business angels | Accès rapide à des fonds, apport d’expertise | Coûts élevés, dilution parfois importante |
Le choix de la formule à privilégier sera fonction du profil de risque, de la taille du projet et du secteur d’activité. Entreprises innovantes privilégieront souvent les investisseurs privés, startups tech tireront profit de supports spécialisés comme ceux proposés par AXA, tandis que des sociétés plus établies préféreront les prêts classiques.

Construire un plan de financement prévisionnel sur 18 mois : outils et méthodologie
Le plan de financement est le cœur du pilotage financier. Il mise sur la projection des emplois et ressources sur la période définie afin d’assurer un équilibre optimal. Cet outil se décline généralement sous forme de tableau où sont détaillés :
- Les emplois (investissements, besoins en fonds de roulement, frais divers)
- Les ressources (capitaux propres, prêts, subventions)
Pour cela, le recours à des outils dédiés est recommandé. Les logiciels spécialisés comme Cegid offrent des fonctionnalités avancées, permettant des simulations et analyses de scénarios (optimiste, réaliste, pessimiste).
Une autre option accessible est l’utilisation combinée d’Excel pour la modélisation et de plateformes comme Business Plan Shop, qui assistent dans la création des documents financiers professionnels.
Voici un exemple simplifié de tableau de financement prévisionnel :
Mois | Investissements (€) | BFR (€) | Total Emplois (€) | Capitaux propres (€) | Prêts bancaires (€) | Total Ressources (€) |
---|---|---|---|---|---|---|
1 à 6 | 120 000 | 60 000 | 180 000 | 90 000 | 90 000 | 180 000 |
7 à 12 | 30 000 | 15 000 | 45 000 | 20 000 | 25 000 | 45 000 |
13 à 18 | 20 000 | 10 000 | 30 000 | 15 000 | 15 000 | 30 000 |
L’objectif est de visualiser mois par mois ou trimestre par trimestre la dynamique des besoins et des ressources, et ainsi de pouvoir anticiper les manques ou excédents.
- Incorporez régulièrement les résultats financiers réels pour ajuster les prévisions.
- Analysez les ratios financiers essentiels, notamment le ratio d’endettement qui intéresse grandement les établissements comme Société Générale ou La Banque Postale.
- Veillez à ce que le plan soit souple face aux imprévus économiques ou sectoriels.
Ce travail de suivi est une garantie pour rassurer les partenaires financiers et booster la crédibilité de votre projet.
Communiquer efficacement et défendre votre plan auprès des banques et investisseurs
Un plan de financement réussi ne s’arrête pas à son élaboration. Savoir le présenter clairement et le défendre est une compétence stratégique, qui fait souvent la différence lors des rendez-vous avec la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne, ou d’autres institutions financières.
Pour convaincre, voici quelques points clés :
- Clarté et cohérence : mettez en avant la concordance entre les hypothèses du projet et les besoins financiers chiffrés.
- Solidité des hypothèses : démontrez que vos calculs reposent sur des éléments tangibles et actualisés.
- Résilience et plan alternatif : soyez prêt à présenter des scénarios adaptés en cas de retournement économique.
- Maîtrise du marché : illustrez votre capacité à anticiper les évolutions sectorielles et concurrentielles.
- Transparence : abordez ouvertement les risques et les mesures prévues pour les minimiser.
Pour cela, des outils visuels comme des graphiques ou des tableaux synthétiques, issus de vos modélisations avec des solutions telles que Business Plan Shop ou Cegid, faciliteront la compréhension et renforceront l’impact de votre discours.
La préparation passe aussi par la simulation des entretiens et la capacité à répondre rapidement aux questions techniques, stratégiques et financières.

En adoptant cette démarche rigoureuse, vous augmentez sensiblement vos chances de décrocher les financements nécessaires auprès des établissements comme Crédit Agricole, Bnp Paribas ou AXA, et ainsi de donner vie à votre projet avec sérénité.
FAQ pratique sur la prévision des besoins de financement
- Comment évaluer précisément les coûts initiaux de démarrage ?
Listez tous les éléments essentiels, obtenez des devis, et prévoyez une marge de sécurité de 10 à 15% pour les imprévus. - Quels sont les principaux postes de dépenses récurrentes à surveiller ?
Les salaires, loyers, charges sociales, maintenance et les campagnes marketing représentent souvent plus de la moitié des coûts opérationnels. - Comment calculer le besoin en fonds de roulement (BFR) ?
Additionnez les stocks et créances clients, puis soustrayez les dettes fournisseurs en excluant les dettes à long terme. - Quelle part du budget faut-il réserver aux imprévus ?
Il est recommandé d’allouer entre 10% et 15% du budget total pour faire face aux aléas économiques et opérationnels. - Quels outils peuvent aider à planifier le financement ?
Des logiciels comme Cegid, Excel combiné à Business Plan Shop, ou les services financiers des banques telles que Crédit Mutuel simplifient grandement les projections.
Pour approfondir votre compréhension de la gestion financière et la viabilité économique de votre projet, consultez nos articles complémentaires sur la viabilité économique d’un projet et les fondamentaux financiers pour réussir.